Laurence Payre, CEO et fondatrice de NoWW.

 

NoWW s’est donné un objectif : réduire les emballages alimentaires à usage unique partout où cela est possible grâce au retour de l’acte de consigne, en créant des emplois non délocalisables en France, pour des personnes en parcours d’insertion.

Notre métier est de faire passer nos clients du jetable au réutilisable dans la vente à emporter, en installant des solutions d’emballages consignés et réutilisables. Comment ? on facilite le retour des contenants consignés en boutique grâce à nos technologies de collecteurs permettant 100% de traçabilité : celle des contenants qui reviennent et repartent pour être lavés et réutilisés, celle des usagers à qui on communique leurs impacts environnementaux, et celle des flux financiers de consigne-déconsigne.

Découvrez ce beau projet avec cette interview de Laurence Payre, CEO et fondatrice de NoWW.

Pourquoi avoir choisi d’être entrepreneure social ?

Le monde de l’entreprise privée n’était pas dans ma culture familiale. On y parlait plutôt politique, services publics, recherches… Mon cursus a fait que je me suis retrouvée en école de commerce un peu perdue dans des cours où il me semblait que seuls deux métiers existaient : banquier M&A, ou vendeur de lessive !
Et c’est finalement par l’ESSEC que j’ai découvert le monde de l’entrepreneuriat social : des entrepreneurs, des projets fascinants où l’on parle de clients et de bénéficiaires, où la recherche de l’impact environnemental et social est aussi importante que le business model. Deux ans à La MAIF m’ont démontré que les entreprises sociales peuvent être des leaders sur leurs marchés. J’étais conquise.

Puis je me suis passionnée pour les enjeux de transition énergétique : j’ai rejoint des entreprises classiques très expertes du sujet, en conseil en stratégie (CVA) et grands groupes industriels (Alstom et General Electric)

L’envie d’entreprendre est venue plus tard, avec le projet évidemment d’en faire une entreprise à mission, à impact ou sociale…

NoWW est né de pleins de questions : pourquoi toujours plus de plastiques sur les plages de Méditerranée ? Pourquoi quand on prend un repas à emporter on a 4 ou 5 emballages à jeter à peine 10mn après les avoir ouverts ? Pourquoi le ‘tout recyclage’ ne marche pas ? Pourquoi on ne réutilise pas davantage les emballages ?

J’ai commencé par une démarche familiale de réduction des déchets à la maison. Puis très vite je me suis dit qu’il fallait trouver le moyen que la consigne pour réemploi revienne en force en France pour que l’impact soit massif. Car la clé pour réutiliser les emballages est de leur (re) donner une valeur avec la consigne, pratique vertueuse oubliée depuis 30 ans mais qu’on peut réactiver intelligemment.

En fait, toutes les entreprises devraient être des ‘entreprises sociales’ car elles sont beaucoup plus robustes : des salariés motivés, des clients contents, des partenaires proches que l’on connait et qui nous accompagne, et un Business model stable car dans le sens de l’histoire.

Peux-tu présenter NoWW ?

Avec Catherine Rouanet et David Chessé mes associés, nous nous sommes trouvés pour développer NoWW et on ne se lâche plus.

NoWW s’est donné un objectif : réduire les emballages alimentaires à usage unique partout où cela est possible grâce au retour de l’acte de consigne, en créant des emplois non délocalisables en France, pour des personnes en parcours d’insertion.

Notre métier est de faire passer nos clients du jetable au réutilisable dans la vente à emporter, en installant des solutions d’emballages consignés et réutilisables. Comment ? on facilite le retour des contenants consignés en boutique grâce à nos technologies de collecteurs permettant 100% de traçabilité : celle des contenants qui reviennent et repartent pour être lavés et réutilisés, celle des usagers à qui on communique leurs impacts environnementaux, et celle des flux financiers de consigne-déconsigne.

La consigne devient une filière, NoWW est entouré de partenaires : on a choisi de développer et fabriquer en France, de privilégier et de former des ESAT ou des entreprises d’insertion existantes aux métiers du réemploi des emballages pour qu’ils puissent devenir les référents de demain. Territoire par territoire. Nous sommes particulièrement accompagnés par le Groupe Vitamine T.

Quelle est ta plus grande fierté par rapport à ce projet ? 

Quand on voit que le sujet parle autant à des grands groupes qu’à des acteurs de l’alimentaire déjà très engagés, et que nos clients autant que l’Etat sont ultra motivés pour faire avancer le sujet, on se dit qu’il se passe vraiment quelque chose.

Face au covid-19, comment transformes-tu cette crise en opportunité ? 

Le COVID a mis la restauration en grande difficulté, qui innove encore et toujours pour passer cette crise : la livraison a bondi, le click& collect aussi, et derrière, l’utilisation des emballages jetables a malheureusement grimpé.

L’enjeu de réduction de ces emballages est encore davantage à l’ordre du jour des clients, des restaurants, et de l’Etat qui poussent au réemploi !

D’autant que la consigne devient un élément d’innovation: avoir un projet autour du réemploi leur permet d’être différenciant, et de maintenir les équipes motivées, dans une période compliquée…

La consigne et le réemploi concernent également la restauration collective publique, les magasins alimentaires, le portage des repas à domicile… qui continuent encore et toujours à opérer. Les enjeux sont énormes et le COVID finalement nous renforce dans notre mission.

Retrouvez NoWW sur leur site internet !