Mélanie Marcel, co-fondatrice de SoScience

 

Rapprocher chercheurs, ingénieurs et acteurs de l’économie sociale et solidaire… telle la mission de Soscience.

L’objectif est de réunir les acteurs qui autrement ne se rencontrent jamais à travers une plateforme d’innovation qui a pour but de remettre la recherche scientifique au service de la société et du bien commun.

SoScience permet de faire le pont entre ces deux mondes: ils sont experts en Recherche et Innovation Responsable et transmettent cette expertise via leurs programmes d’open innovation scientifique.

Leurs clients sont aussi bien de grands groupes industriels (Air Liquide, Nestlé, Symrise…) que des acteurs de la recherche publique (ADEME, IRD…).

Découvrez-en plus avec cette interview de Mélanie Marcel, co-fondatrice de SoScience.

Pourquoi avoir choisi d’être entrepreneure social ?

Je viens du monde de la recherche où avoir un impact sur la société revient la plupart du temps à se lancer dans la recherche partenariale avec des grands groupes industriels et autres acteurs économiques. Or je voulais m’assurer que mon métier pouvait avoir un impact et contribuer à faire avancer des enjeux de justice sociale et environnementale.

J’ai remarqué très tôt que les entrepreneurs sociaux qui sont très innovants et travaillent sur les Objectifs du Développement Durable (ODD) n’ont aucun accès à la recherche de pointe et sont mis de côté dans les pratiques d’open innovation des grands groupes.

C’est comme ça qu’est né le projet de mon entreprise sociale: il fallait un acteur pour réconcilier deux expertises fondamentales, celle de l’innovation technologique de rupture provenant de la recherche, et celle de l’innovation sociale qui est aujourd’hui portée par des entrepreneurs sociaux ou des organismes de la société civile.

Peux-tu présenter SoScience ?

SoScience permet de faire le pont entre ces deux mondes: nous sommes experts en Recherche et Innovation Responsable et nous transmettons cette expertise via nos programmes d’open innovation scientifique.

Nos clients sont aussi bien de grands groupes industriels (Air Liquide, Nestlé, Symrise…) que des acteurs de la recherche publique (ADEME, IRD…).

A travers SoScience, les grands groupes industriels intègrent l’entrepreneuriat social à leur portefeuille d’open innovation et recalibrent leurs stratégie R&D en fonction de challenges sociaux et environnementaux.

Les entrepreneurs sociaux quant à eux, notamment ceux de la tech4good, ont enfin accès à la recherche partenariale.

De leur côté les instituts de recherche peuvent monter des programmes efficaces où les compétences de leurs chercheurs sont utiles à des projets venant du terrain et tournés vers les ODD.

Quelle est ta plus grande fierté par rapport à ce projet ? 

Lorsque j’ai lancé le projet en 2013-2014, croire que l’entrepreneuriat social pouvait avoir une place crédible dans le monde de la recherche et le monde industriel était impensable. L’entrepreneuriat social était vu comme une activité de service, qui ne pouvait que créer de l’innovation sociale, et certainement pas des innovations de pointe.

Aujourd’hui, grâce au travail de tous les pionniers du domaine, cette vision est non seulement devenue moins farfelue, mais elle devient petit à petit la norme. Il est impensable aujourd’hui de fonder une activité technique et industrielle sans réfléchir à son impact social et environnemental.

Bientôt, mettre l’impact au cœur de la démarche sera une évidence. Nous travaillons ainsi dans un consortium de la Commission Européenne sur les financements de la recherche en Europe pour les 6 ans à venir, où la vision d’une recherche en co-création AVEC la société devient maintenant une obligation. C’est un changement de culture total qui va modifier l’ensemble du système de recherche Européen et sûrement mondial.

Avoir contribué à changer les mentalités et modifier le paysage de la recherche est ma plus grande fierté.

Face au covid-19, comment transformes-tu cette crise en opportunité ? 

Nous avons eu l’opportunité de digitaliser tous nos programmes d’open innovation, notre méthodologie et nos outils !

C’était un immense challenge puisque nous réunissons d’habitude sur une journée complète l’ensemble des participants à une thématique, soit entre 30 et 50 personnes, et notre plus-value réside beaucoup dans notre capacité à animer ces groupes aux profils si différents. Nous avons donc dû repenser tous nos formats pour qu’ils soient déployables en ligne avec autant d’efficacité !

Notre premier programme 100% en ligne, qui se concentrait sur la thématique de l’Agriculture Urbaine, a eu lieu les 28 et 29 janvier 2021 et est un véritable succès !

Pourquoi est-ce une opportunité? Nos programmes sont internationaux et réunissent en général plus de 10 pays différents. Ici, nous avions 16 pays représentés. Le format digital va nous permettre de multiplier ce genre de rencontres et de faciliter la participation de nos intervenants étrangers !

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