Eglantine Tuaillon au micro lors de la conférence

Eglantine Tuaillon, Responsable du développement commercial de MySezame lors d’une conférence le Jeudi 7 février 2019 au 574, le siège parisien de la Direction Générale e.SNCF.

Un article publié par La Rédaction du Digital de la SNCF.

La population mondiale ne cesse d’augmenter et de vieillir. Les ressources diminuent et la planète vit aujourd’hui à crédit. Un changement des modes de consommation est donc nécessaire. Comment transformer ces enjeux sociétaux et sociaux en opportunités de business ? Dans cette conférence au «574», Églantine Tuaillon explique comment l’innovation sociale peut avoir un impact positif sur la société, tout en créant de la richesse.
« De nombreux enjeux sociétaux et sociaux peuvent être transformés en opportunités de business. Car innover socialement, c’est innover tout court. Dans tous les exemples que nous évoquerons, il y a du business, pour autant il y a un impact réel et tangible sur la société », annonce Églantine Tuaillon.

Augmentation de la population et diminution des ressources

Nous sommes 7,6 milliards de personnes sur terre aujourd’hui et ce chiffre pourrait atteindre les 9,5 milliards d’ici 2050. En parallèle, nos ressources s’amenuisent. En 1987, nous avons dépassé la biocapacité de la terre, c’est-à-dire que nous consommons plus que nous produisons. Depuis le 1er août 2018, nous vivons à crédit sur la planète. Chaque année, cette date avance.

Comment faire face à ce mode de consommation exponentiel ? Plusieurs solutions existent. D’abord, l’économie circulaire permet de réutiliser les déchets pour les transformer à nouveau en ressources. Sur ce modèle, de nombreuses initiatives émergent, telles que la start-up Inex circular, qui permet d’identifier les déchets et les besoins en ressources des industriels, et de les connecter ensemble. « C’est une sorte de Tinder dédié à l’économie circulaire », précise Églantine Tuaillon.

Le « sourcing responsable » est également une solution, afin de permettre plus de transparence dans les manières de produire et leur localisation.

La lutte contre l’obsolescence programméeest aussi fondamentale pour diminuer l’utilisation des ressources. L’association Halte à l’obsolescence programmée a récemment attaqué Apple en justice sur la durée des batteries des iPhones, ce qui a conduit la société à remplacer les batteries à prix coûtant (29 euros). Le site produitsdurables.fr, créé par l’association HOP, permet également de connaître la durée de vie des produits d’utilisation courante, tels que les collants ou la machine à laver.

Enfin, l’économie de la fonctionnalité attire de plus en plus les consommateurs qui ne souhaitent plus posséder un produit dont ils ne se servent qu’occasionnellement.

« On a l’exemple avec Velib, mais aussi avec toutes les startups de voitures partagées, ou encore les sites de partage entre voisins pour emprunter un produit comme une perceuse », précise la Responsable du développement commercial. « Ces solutions vont pouvoir répondre à une manière dont on consomme aujourd’hui qui est presque absurde », ajoute-t-elle.

Inégalités sociales et marché de la pauvreté 

Un nouveau seuil a été dépassé en ce début d’année 2019 : 26 personnes dans le monde détiennent autant de richesses que la moitié de la population.

Le concept de « Bottom of the pyramid  » explique que personne ne s’adresse à cette population du bas de la pyramide, qui représente tout de même 4,7 milliards de personnes dans le monde. En effet, aujourd’hui, les entreprises ne s’adressent qu’aux 800 millions de personnes en haut de la pyramide.

En France, on compte 8, 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté (revenus inférieurs à 1 050 euros), et qui, pour autant, dépensent 100 milliards d’euros.

« Ces chiffres montrent qu’il existe une réelle opportunité de business. Les entreprises doivent être en mesure de créer des produits et des services à destination de ces personnes, afin de leur offrir une inclusion sociale beaucoup plus importante », détaille Églantine Tuaillon.

Le compte bancaire Nickel est un bon exemple de Social Business. Comme le nom de ce concept l’indique, le principe est de faire du social tout en faisant du business. Cette entreprise propose donc l’accès à tous à un compte bancaire très facilement. On peut ainsi ouvrir un compte bancaire en moins de cinq minutes sur présentation d’une carte d’identité dans un bureau de tabac.

« Aujourd’hui, cette banque a déjà 1.1 million de clients, c’est donc le premier ouvreur de comptes bancaires en France », précise la commerciale de MySezame.

Vieillissement de la population

Selon l’OMS, 1 personne sur 10 meurt de sédentarité physique. En France, 18% de la population a plus de 65 ans, et en 2050 ce taux atteindra les 25%. La « Silver Economy » possède donc un enjeu de business très fort.

« Des solutions sont donc créées, telles que Siel bleu, qui développe des activités physiques adaptées aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap et aux personnes en rémission de cancer », explique Églantine Tuaillon.

Ce groupe associatif compte 120 000 bénéficiaires par semaine et de nombreux partenaires privés et publics, car les gains économiques à faire sont conséquents grâce à la prévention. Sa particularité est de proposer une grille tarifaire différenciée en fonction du montant de la retraite de chacun.

Punchlines
  • « De nombreux enjeux sociétaux et sociaux peuvent être transformés en opportunités de business. Car innover socialement, c’est innover tout court. »

  • « Les entreprises doivent être en mesure de créer des produits et des services à destination de ces personnes, afin de leur offrir une inclusion sociale beaucoup plus importante. »

  • « La Silver Economy’ possède donc un enjeu de business très fort. »