Samuel Grzybowski a co-fondé Coexister en 2009.

Pourquoi avoir choisi d’être entrepreneur social ?

J’ai choisi l’entrepreneuriat social comme seule alternative crédible au modèle économique dominant qui encourage l’accaparement des richesses et des ressources par une infime minorité de la population. L’entrepreneuriat social s’est avéré pour moi être la seule voie qui réconcilie véritablement l’argent et l’impact social. Partant du principe que la valeur économique existe chez les consommateurs et la création de valeur, j’ai voulu réconcilier cette réalité de masse avec le besoin de répondre à des problèmes société en alliant l’efficacité économique et l’intérêt général.

Peux-tu présenter le projet Coexister ?

Coexister est un mouvement de jeunesse et d’éducation populaire qui permet à des jeunes de 15 à 35 ans d’apprendre à mieux vivre ensemble dans la diversité de leurs convictions religieuses et spirituelles. Dans 50 villes de France, nous avons envoyé des équipes de 7 bénévoles qui animent des parcours de Coexistence active pour une cinquantaine de bénéficiaires. Ainsi aujourd’hui 2500 jeunes juifs, chrétiens, musulmans et athées apprennent à développer des savoir, savoir-être et savoir-faire pour être des créateurs de liens. En externe nos membres les mieux formés peuvent aller en milieu scolaire pour intervenir sur la question des préjugés, du racisme, de l’antisémitisme. Nous rencontrons 25 000 jeunes par an dans plus de 500 établissements.

Coexister est une association dont nous finançons l’activité grâce à notre agence, Convivencia, qui vise à créer du lien au sein des entreprises par des conférences, du conseil et des formations.

Quelle est ta plus grande fierté par rapport à ce projet ?

Ma plus grande fierté est d’avoir fondé un mouvement qui est aujourd’hui totalement dirigé et gouverné par des jeunes de moins de 35 ans de manière statutaire. La démocratie participative et la formation des bénévoles permet à toutes et à tous de prendre ses responsabilités et d’agir efficacement dans la société au service d’un problème donné. J’ai quitté la présidence du mouvement au bout de 7 ans d’engagement et je suis très heureux d’être au service de la nouvelle présidente depuis 3 ans. Au moment de fêter notre dixième anniversaire je vois une entreprise sociale capable de fonctionner par elle-même qui n’est plus dépendante de moi.