Ce n’est pas un hasard si Sophie Menez a réussi à développer Mana Ara, le programme de mobilité solidaire qu’elle a créée au sein de Norauto. Tout se tient : ce nom qu’elle a choisi et qui signifie « route solidaire » en maori ; elle aime la Nouvelle-Zélande et voulait un nom qui ne stigmatise pas ceux qui en bénéficient.
Mais aussi Norauto, cette entreprise du Nord, aux fortes valeurs sociales, qui l’a embauchée en 2007, et l’a encouragée et accompagnée tout au long du développement de son projet de garages solidaires pour que chacun, quels que soient ses revenus, puisse sereinement se déplacer en toute sécurité.
Son métier de contrôleur de gestion, exercé chez Norauto pendant 10 ans, lui a un jour fait prendre conscience que ses compétences financières, sa rigueur pouvaient servir un projet novateur pour aider les autres, mais avec un modèle économique pérenne.
L’envie d’entreprendre qu’elle porte en elle depuis toute petite et sa persévérance lui ont permis d’atteindre l’objectif qu’elle s’était fixé : faciliter, grâce à la mobilité, le retour ou le maintien à l’emploi de personnes en difficulté et avoir un vrai impact social.
Son désir d’être utile grandit encore après la naissance de ses deux enfants. Avec l‘aval de sa hiérarchie, Sophie entreprend alors un parcours méthodique de stages et formations pour mieux comprendre le monde de l’économie solidaire et le faire sien. MySezame est pour elle une étape logique et utile dans ce parcours.
Sur le terrain, Sophie apprend aussi les bases du métier de garagiste pour pouvoir faire toute seule le diagnostic d’un véhicule ; ce sont les débuts de Mana Ara, atelier mobile solidaire qui va à la rencontre des gens.
Mais très vite, Sophie comprend que les conditions de la réussite sont ailleurs. Elle monte pas à pas un réseau avec des prescripteurs locaux (assistantes sociales, …) pour identifier les personnes en difficulté et convainc son entreprise de faire le diagnostic et les réparations des véhicules dans les garages équipés des 20 centres Norauto du Nord Pas de Calais. Les travaux sont facturés avec une réduction allant jusqu’à 40% des travaux. Et si les réparations coûtent plus chères que la valeur de la voiture, Sophie a mis au point un réseau de concessionnaires partenaires qui vendent des véhicules d’occasion au meilleur cout.
Aujourd’hui, Mana Ara fait partie des programmes de la firme Norauto. 170 personnes ont bénéficié depuis un an de ce service qui est économiquement équilibré pour l’entreprise. Demain, Sophie l’intrapreneuse compte bien déployer ce programme partout en France et à l’international. Pour commencer, dans la voisine Belgique.
Et pour cette jeune femme de 33 ans qui roule à vélo, l’avenir de Mana Ara sera peut-être de remplacer très bientôt les vieilles autos par des bicyclettes, entretenues par les mécanos « maison ».
On peut compter sur Sophie pour convaincre Norauto d’entreprendre de nouveaux challenges. Elle qui sait si bien aligner les planètes pour construire un monde meilleur.